dimanche 22 octobre 2017

Moins 7 degrés

Depuis un bon moment les nuits sont vraiment froides. C'est normal, nous sommes en octobre et la plupart du temps nous roulons et dormons dans la zone des 2000 mètres. Nous le savions, point de surprise, c'était notre choix dans le découpage de notre chemin. Notre matériel a été choisi avec soin pour nous adapter et supporter le froid. Traverser les Rocheuses, les Canyons à vélo en automne est un enchantement.

Ce jour-là était une journée normale, 74 km avec peu de dénivelé. Seul le vent était vraiment dur, mais depuis le temps, on sait faire le dos rond...

17h, on trouve un camping à un horaire raisonnable car maintenant les nuits tombent vites. Pas de chance, fermé le campground. Cependant  on avise un point d'eau et on décide de s’installer. Toilette de chat, montage du camp, préparation du repas, le vent étant soutenu, on arrime notre tente avec tous ses tendeurs. Pour la petite histoire, bien renseigné sur la dureté des vents possibles en Patagonie, on a rajouté sur notre double toit des points d'ancrage supplémentaires.

18h30 il fait presque nuit. Alors que l'on est devant notre assiette, subitement sans aucun signe annonciateur le vent change de sens et d'une force incroyable balaye toutes nos affaires. Tout vole, tombe et s’éparpille et nous voilà courant après notre vaisselle. On finit par se réfugier péniblement dans la tente. Bon, un gros coup de zef….surpris mais pas inquiets on attend que cela passe. Depuis le temps que l'on fait de la montagne et du vélo, on a déjà vu des temps de chien, des orages très durs, des tentes inondées en pleine nuit (nos enfants peuvent en attester), des trombes d'eau mais un vent comme ce soir là, jamais. La température petit à petit s'est mise à chuter, moins 7 au plus froid de la nuit. Ce n'était plus du vent, ni une tempête, ni des rafales mais une sorte de tornade. Tous les quarts d'heure le vent changeait de sens, à droite, à gauche, devant ou derrière avec une violence... Subitement il s'arrêtait complètement pour repartir encore plus fort. Deux fois je sortirai pour vérifier la tente et  je rentrerai congelé. On mettra tous nos  vêtements: Chaussettes chaudes, caleçon long mérinos plus nos pantalons, polo mérinos plus polo court, doudoune en plume, buff autour du cou, nos bonnet Vaude, cagoule de nos doudounes, cagoule du sac de couchage, gants polaires, toile de survie, rien ni fera, on passera une très mauvaise nuit…

Le lendemain, comme dans l'histoire de la chèvre de monsieur Seguin, au petit matin, après avoir soufflé toute la nuit, aussi subitement qu'il était arrivé, le vent tomba dun coup. Claude trouvera une magnifique stalactite au robinet d'eau.

Le ciel sera d'une limpidité exceptionnelle.

I

5 commentaires:

  1. Je vais recompter mes sardines pour la Patagonie, mais je me félicite de notre choix pour un modèle de tente plutôt résistant au vent .. ...

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  2. Bon courage et bravo pour votre opiniâtreté et votre engagement !
    Bises admiratives

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  3. amazing !!! c est absolument fabuleux ! les mots me manquent pour vous dire mon émerveillement et mon bonheur à vous lire et à voir vos fantastiques photos ! MERCI mes amis et un méga immense énormissime bravo !!! Clarisse

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  4. j avais déjà manifesté mon enthousiasme et évoqué notre vie mais je pense que vous ne l avez pas reçu , c 'était envoyé sur le téléphone. on est low technology mais on pense à vous et on vous envoie de grosses bises ( pas les vents glacés , les trucs pleins de chaleur humaine ) .Clarisse

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  5. Ça ne pourra être que mieux demain....

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